SD 21 : prise d'adhésions
Entre développement offensif, renouvellement générationnel assuré et les diverses formations proposées pour devenir un·e militant·e aguerri·e, le syndicat départemental CFDT santé-sociaux de la Côte-d’Or porte le rôle essentiel du syndicalisme.
Dynamique, c’est le mot qui vient à l’esprit quand on rencontre les élu·es du syndicat départemental de la Côte-d’Or. À sa tête, Christine Pelletier, dont le syndicat comptait environ 1400 adhérent·es à son arrivée en 2017. « On a bien progressé », se réjouit la secrétaire générale CFDT santé-sociaux du département. Son thème de prédilection, c’est le renouvellement générationnel : « Nous avons 15% de jeunes maintenant, soit 200 adhérents sur les 1700. » Une évolution due à une politique offensive de développement, de formation syndicale et un contact de proximité.
Christine Pelletier
Développement tout !
Avant même de devenir secrétaire générale du SD 21, Christine Pelletier explique que « la politique de développement a toujours été une spécificité propre à cette région. À chaque réunion, ce sujet est abordé ».
« Au SD 21, on est très pro-développement », ajoute Gaëlle Clément, secrétaire du CSE à l’Association Pupilles de l’enseignement public du Centre de la Bourgogne-Franche-Comté (PEP-CBFC). Adhérente CFDT santé-sociaux depuis 2003, la militante fait aussi partie de plusieurs commissions dont celle du développement, créée il y a environ quatre ans, puis reprise et animée depuis deux ans par Vincent Etieve, responsable développement du SD 21. Cette commission développement permet de réfléchir comment outiller les sections, comment motiver les militant·es pour leur donner aussi envie de monter en compétence ? comment fédérer ? comment communiquer ?
« On évolue sur l'ensemble du territoire, détaille Gaëlle. L'idée, c'est de s’étendre avec des objectifs clairs et réalisables. On se partage les zones, on fait du terrain, on va voir les militant·es pour leur expliquer ce qui existe, comment rechercher de l'information et comment ils peuvent s’appuyer sur nous pour développer leur section. » Pour elle, « l'ADN de la CFDT, c'est le dialogue. C'est ça notre réalité : le partage et la réflexion pour améliorer l'engagement militant. »
Gaëlle Clément
Réponses à emporter : viser la jeunesse
« Vincent Etieve a géré avec les collègues l’événement "Réponses à emporter", qui s’est tenu fin septembre à l’Institut régional supérieur du travail éducatif et social de Bourgogne (Irtess) », se réjouit Christine Pelletier. Présente pour la deuxième année consécutive dans l’établissement, l’équipe CFDT dispose d’une réelle visibilité à l’Irtess, où elle est implantée à 100%. La secrétaire générale du SD21 va droit au but : « On ne perd pas notre temps ici. »
Les étudiant·es s’arrêtent devant le stand CFDT santé-sociaux, situé dans le hall d’accueil, où les militant·es CFDT leur expliquent le rôle d'un syndicat. « Les formateurs, qui déplorent le manque d’engagement de la jeunesse, trouvent que ça a du sens de parler syndicat aux étudiant·es, » ajoute Vincent.
Gaëlle Clément se désespère que les gamins ne sachent même pas ce qu’est le syndicalisme : « Aujourd'hui, je n'ai pas proposé d’adhésion. L'idée, c'est juste de les sensibiliser, leur expliquer comment fonctionne le monde du travail, qu'est-ce qu'un CSE, connaître ses droits et comment y avoir accès en cas de besoin. »
Pour Vincent, il faut être stratégique, « s’adresser aux étudiant·es en fin d'année, aux promos de 3e année, au moment où ils s'apprêtent à entrer sur le marché de l'emploi et se trouvent en début de parcours professionnel ».
Vincent Etieve et Myriam Bousbassi
Les affiches de Réponses à emporter
Plus d’adhésions, plus de poids dans les négociations
Actuellement en plein boom, le syndicat promeut l'adhésion via le parrainage : « Il faut déjà être adhérent·e pour parrainer quelqu’un. L’adhérent·e et la personne parrainée gagnent chacun une carte cadeau d’une valeur de 15 euros, explique la secrétaire générale du SD 21. À la base, l’idée est de Charles Aachach, secrétaire départemental CFDT santé-sociaux de l’Yonne. »
Myriam Bousbassi est éducatrice spécialisée au sein de l’Association Pupilles de l’enseignement public du Centre de la Bourgogne-Franche-Comté (PEP CBFC). Elle endosse plusieurs casquettes à la CFDT santé-sociaux. Trésorière du syndicat départemental de Côte-d'Or, elle est également représentante de proximité et évolue sur plusieurs commissions : juridique, logement, économique, ou encore sur le développement, une condition sine qua non, selon elle, pour peser dans les négociations : « On a un nombre important d'adhérent·es. Quand on fait grève, ça a du poids dans les discussions, notamment conventionnellement. L’exemple type d’une négociation réussie : dans la convention collective 66, notre fin de grille était plafonnée au bout de 28 ans de carrière. Grâce aux concertations avec l’employeur, au PEP, il n'existe plus de fin de grille. À 48 ans, je vais donc continuer d'évoluer. Maintenant, la grille progresse, mais à la charge de l'employeur. »
Au-delà de partager des valeurs, l’important selon la militante, « c'est la représentativité. Si on avait été à 50%, on aurait peut-être déjà une convention collective unique et étendue dans la Bassms. Le fait qu'on soit 36,8% ne permet pas les avancées que l’on souhaiterait. J'espère qu’on atteindra un jour les 50% pour ne plus avoir à négocier avec les autres syndicats, qui ne négocient rien d'ailleurs ».
L'idée pour Myriam, c'est de se dire que « si aujourd'hui, chaque adhérent·e fait une adhésion, on double le chiffre et on a plus de poids ».
Le stand de la CFDT pour Réponses à emporter
La formation : montée en compétence
Un autre axe essentiel du syndicat départemental de la Côte-d'Or, c’est la formation. Christine Pelletier s’explique sur cette volonté, « votée lors de notre congrès : l’objectif est de former au moins 25% de nos adhérent·es à notre formation "Bienvenue à la CFDT", car ils doivent savoir où ils mettent les pieds ». Cette formation d'une journée explique le rôle du syndicat, ses valeurs et sa structure. Une première approche qui donne du sens et permet de comprendre le rôle de la CFDT. « Ça permet de fidéliser les adhérent·es », ajoute la militante.
« La spécificité de notre syndicat – outre le fait qu'au congrès de Niort, on était opposé à la suppression de l’amendement qui proposait des formations spécifiques pour les jeunes de moins de 36 ans –, c'est qu’on a des jeunes en responsabilité au syndicat », explique la secrétaire générale. En effet, trois jeunes de moins de 36 ans se trouvent au bureau du syndicat : « Une volonté de ma part et de l'équipe de la commission exécutive, ainsi que du congrès du syndicat puisqu’ils y ont été élus. »
Vincent Etieve, 29 ans, est responsable développement, Lucile de La Tour d’Auvergne, 34 ans, est secrétaire de la deuxième plus grosse section, les Hospices civils de Beaune et Pierre Maire, qui est secrétaire adjoint de la section du CHU, et référent jeune pour l'URI Bourgogne-Franche-Comté. L'idée du syndicat c'est de faire monter les jeunes en compétence, les trois ayant fait la formation CNFRI.
Pour que les adhérent·es deviennent des militant·es, le SD 21 a créé une Commission Référence section au niveau du syndicat, en vue d’accompagner les délégués syndicaux pour que l'information soit plus claire et qu’il y ait moins d'intermédiaires. « Concrètement, détaille Myriam, si le salarié a besoin d’une réponse à une question, il voit avec son délégué syndical, qui, s’il n’a pas la réponse, le renvoie vers moi. En fonction de la problématique, j’en parle ou non à mon syndicat. Ce processus a moins d’un an et a le mérite d’être très organisé. »
Des journées entre délégués syndicaux et référents de section sont aussi organisées pour se faire connaître et être reconnus. « Ça nous permet de prendre contact avec des sections isolées et de les accompagner pour transmettre une méthode, ou encore leur proposer des formations », ajoute Myriam.
Par ailleurs, élu·es et salarié·es adhérent·es ne sont pas toujours très à l'aise avec l'adhésion. C’est pourquoi le syndicat CFDT santé-sociaux a mis en place une formation en Côte-d’Or, sur cinq jours (3+2), créée et organisée par le syndicat santé-sociaux CFDT 21 : l’objectif, apprendre à développer sa section et comment faire adhérer.
Gaëlle Clément assiste aussi aux Réunions bimestrielles des droits privés. « Là, on nous transmet toutes les infos pour être à jour sur nos connaissances et les évolutions du secteur, comme les avancées du Ségur, pour reléguer à nos collègues. »
« En matière d'assistance juridique, au moment des élections, on a pu demander de l'aide à nos collègues spécialisés dans le juridique et on a aussi eu recours à un avocat. C'est un appui qui nous permet de monter en compétence. En huit ans, j’ai appris énormément », se réjouit Gaëlle.
Lorsqu'elle se retrouve en NAO, la militante reconnaît parfois « connaître mieux les accords que des chefs de service, parfois même des directeurs. Il s'agit alors de créer du lien, sans être dans le jugement, l'idée étant d'avancer et travailler ensemble ».
Vincent et Gaëlle ont créé une fiche explicative : en adhérant en début de carrière, ça coûte moins de 10 euros par mois, et sur cette somme, l'adhérent bénéficie de 60% de crédit d'impôt. Pour finir, l'adhésion ne coûte que 4 euros par mois.
« Ces petites choses permettent de mettre en avant nos avancées, conclut Gaëlle Clément. Il n'y aurait pas eu le Ségur sans la CFDT, c'est parce qu'on l'a porté qu'on l'a. »
Emmanuelle Bobiot