
Les syndicats européens soutiennent la grève nationale du 1er avril
La Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP - en anglais EPSU) vient de publier un communiqué, destiné aux affiliés français, soutenant la grève nationale du 1er avril 2025. Dans le même temps, les syndicats italien (FP CGIL) et espagnol (FSS-CCOO) défendent cette mobilisation, qui a pour but de faire remonter la colère des salarié·es du secteur du care, au vu des blocages de leurs salaires et des dégradations des conditions de travail.

Le Comité dialogue social sectoriel des services sociaux à Bruxelles s’est tenu le 20 mars, en vue de voter, fin novembre, le « Cadre d’actions sur la fidélisation et le recrutement dans les services sociaux 2025 ».
Le problème, comme le souligne Cyrille Duch, secrétaire fédéral CFDT santé-sociaux, c’est qu’« on ne peut pas revendiquer des avancées dans le secteur sanitaire, social et médico-social pour l'Europe, alors qu’au niveau national, le patronat recule en matière d’avancées salariales et de conditions de travail des salarié·es ».
En effet, quelques jours plus tôt, le 18 mars, les négociations dans la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale (Bassms) ont été plus que houleuses. Les différents syndicats présents ont claqué la porte à la suite des différentes propositions de la Confédération des employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social privé non lucratif (Axess) faites aux syndicats. La CFDT santé-sociaux en tête s’attendait à des améliorations pour ce secteur.
Rétropédalage
La CFDT constate un rétropédalage de la part de la Confédération des employeurs, car dans ses propositions, Axess prévoit de retirer aux travailleurs et travailleuses de la Bassms leurs congés supplémentaires ainsi que ceux liés à l’ancienneté. En revanche, elle permettrait jusqu’à 12h de temps de travail quotidien ainsi que la généralisation de 9h de pause entre deux prises de poste, contre 11h. Un recul significatif pour la CFDT santé-sociaux !
Dans ce contexte, l’EPSU vient de publier un communiqué de solidarité pour la mobilisation nationale du 1eravril : « Les travailleurs et travailleuses du secteur sont confrontés à des négociations salariales bloquées, à une dégradation des conditions de travail et à un sous-financement aggravé par des politiques d’austérité. Les modifications proposées des conventions collectives menacent des acquis essentiels en matière de temps de travail et de congés payés. » Et le communiqué va plus loin : « Dans de nombreux départements, le versement de la prime Ségur de 183 euros reste suspendu, les travailleurs de l’aide à domicile et ceux couverts par la convention de 1965 étant particulièrement pénalisés par les conflits de financement entre l’État et les collectivités locales. »
Ce même jour, le syndicat italien FP CGIL publie également un communiqué, exprimant « toute sa solidarité aux travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux des branches associatives sanitaires, sociales et médico-sociales (BASS/BASSMS) et des branches de l’aide à domicile (BAD), et le plein soutien aux organisations syndicales qui ont proclamé la grève nationale du 1er avril 2025 ».
La FSS-CCOO, syndicat espagnol, se joint aussi au mouvement de grève national, via un communiqué de soutien dénonçant « les changements proposés aux conventions collectives» qui « menacent des acquis essentiels en termes d'heures de travail et de congés payés ».
De quoi donner du fil à retordre au dialogue social européen.
Emmanuelle Bodiot
Vous pouvez télécharger les communiqués EPSU, FP CGIL et FSS-CCOO ci-dessous :