SD 21 : tout pour la jeunesse

  • Nos structures sur le terrain

L’un des axes prioritaires du syndicat départemental CFDT santé-sociaux de la Côte-d’Or, c’est le renouvellement générationnel. Pour preuve, le succès de l’événement « Réponses à emporter », qu'il a organisé fin septembre à l’Irtess, est un modèle à suivre pour sensibiliser la jeunesse au syndicalisme.

Dynamique, c’est le mot qui vient à l’esprit quand on rencontre les élu·es du syndicat départemental de la Côte-d’Or. Le syndicat compte aujourd’hui 1737 adhérent·es, dont 227 jeunes, contre 1400 en 2017, lors de l’arrivée de Christine Pelletier en tant que secrétaire générale CFDT santé-sociaux du SD 21. Une évolution due à une politique offensive de développement, de formation syndicale, de contact de proximité, et surtout en matière de renouvellement générationnel.

Réponses à emporter : viser la jeunesse

Vincent Etieve, responsable développement (RD) du syndicat départemental, a géré avec ses collègues l’événement « Réponses à emporter », qui s’est tenu fin septembre à l’Institut régional supérieur du travail éducatif et social de Bourgogne (Irtess). Ici, la CFDT y étant implantée à 100%, dispose d’une réelle visibilité.

Les étudiant·es s’arrêtent devant le stand CFDT santé-sociaux, situé dans le hall d’accueil, où des affiches CFDT destinées aux jeunes sont accrochées. « Aujourd'hui, on est là pour accompagner et expliquer ce qu’est un syndicat. C'est la deuxième année qu’on mène cette action dans l'établissement », se réjouit Vincent, qui voit le nombre de personnes augmenter devant le stand. Les formateurs viennent également discuter avec l’équipe. « Ils déplorent le manque d’engagement de la jeunesse, explique le RD, et trouvent que ça a du sens de parler syndicat aux étudiant·es. »

Gaëlle Clément, secrétaire du CSE de l’Association Pupilles de l’enseignement public du Centre de la Bourgogne-Franche-Comté (PEP-CBFC), se désespère que les gamins ne sachent même pas ce qu’est le syndicalisme : « Aujourd'hui, je n'ai pas proposé d’adhésion. L'idée, c'est juste de les sensibiliser, leur expliquer comment fonctionne le monde du travail, qu'est-ce qu'un CSE, connaître ses droits et comment y avoir accès en cas de besoin. »

Pour Vincent, il faut être stratégique, « s’adresser aux étudiant·es en fin d'année, aux promos de 3e année, au moment où ils s'apprêtent à entrer sur le marché de l'emploi et se trouvent en début de parcours professionnel ». En effet, parmi ces jeunes, ceux qui sont majeurs et en alternance, ou en apprentissage peuvent adhérer, car ils ont un employeur et un salaire. 

Quoi qu'il en soit pour ce jeune RD, « on ne vient pas ici dans le but de faire adhérer, mais pour avoir de la visibilité ». Si ces jeunes pensent à se syndiquer à un moment donné dans leur carrière, en cas de souci, c'est mieux qu'« ils pensent à la CFDT, puisqu'ils en auront déjà une idée. Ce sont nos collègues de demain, en fait ». 

L'équipe du SD 21, composée notamment de Vincent Etieve, responsable développement, et Myriam Bousbassi, déléguée syndicale au PEP, anime l'événement « Réponses à emporter », qui s'est tenu à l'Irtess, fin septembre.

Développement tout !

« Au SD 21, on est très pro-développement », affirme Gaëlle Clément, secrétaire du CSE à l’Association Pupilles de l’enseignement public du Centre de la Bourgogne-Franche-Comté (PEP-CBFC). Adhérente CFDT depuis 2003, la militante fait partie de plusieurs commissions dont celle du développement, créée il y a environ quatre ans, puis reprise et animée depuis deux ans par Vincent Etieve. Cette « commission développement » permet de réfléchir à comment outiller les sections, comment motiver les militant·es pour leur donner aussi envie de monter en compétence ? comment fédérer, ou encore comment communiquer ? 

« On évolue sur l'ensemble du territoire, détaille Gaëlle. L'idée, c'est de s’étendre avec des objectifs clairs et réalisables. On se partage les zones, on fait du terrain, on va voir les militant·es pour leur expliquer ce qui existe, comment rechercher de l'information et comment ils peuvent s’appuyer sur nous pour développer leur section. » Pour elle, « l'ADN de la CFDT, c'est le dialogue. C'est ça notre réalité : le partage et la réflexion pour améliorer l'engagement militant ».

Gaëlle Clément est secrétaire du CSE de l’Association Pupilles de l’enseignement public du Centre de la Bourgogne-Franche-Comté (PEP-CBFC).
Des affiches informatives conçues pour les étudiant·es sont épinglées devant le stand de la CFDT santé-sociaux, à l'occasion de la journée « Réponses à emporter ».

Plus d’adhésions, plus de poids dans les négociations

Actuellement en plein boom, le syndicat promeut l'adhésion via le parrainage : Il faut déjà être adhérent·e pour parrainer quelqu’un. L’adhérent·e et la personne parrainée gagnent chacun une carte cadeau d’une valeur de 15 euros. « L’idée est de Charles Aachach, SD CFDT santé-sociaux de l’Yonne », détaille la SG du syndicat de la Côte-d'Or.

Myriam Bousbassi est éducatrice spécialisée au sein de l’Association Pupilles de l’enseignement public du Centre de la Bourgogne-Franche-Comté (PEP-CBFC). Elle endosse plusieurs casquettes à la CFDT santé-sociaux. Déléguée syndicale au PEP, elle est également représentante de proximité et évolue sur plusieurs commissions : juridique, économique, ou encore sur le développement, une condition sine qua non, selon elle, pour peser dans les négociations : « On a un nombre important d'adhérent·es. Quand on fait grève, ça a du poids dans les discussions, notamment conventionnellement. » Elle évoque l’exemple type d’une négociation réussie dans la convention collective 66 : « Notre fin de grille était plafonnée au bout de vingt-huit ans de carrière. Grâce aux concertations avec l’employeur, au PEP, il n'existe plus de fin de grille. À 48 ans, je vais donc continuer d'évoluer. Maintenant, la grille, à la charge de l'employeur, progresse. »

Au-delà du partage des valeurs, l’important selon la militante, « c'est la représentativité. Si on avait été à 50%, on aurait peut-être déjà une convention collective unique et étendue dans la Bassms. Le fait qu'on soit 36,8% ne permet pas les avancées que l’on souhaiterait. Atteindre un jour les 50% serait l’idéal pour ne plus avoir à négocier avec les autres syndicats ».

L'idée pour Myriam, c'est de se dire que « si aujourd'hui, chaque adhérent·e fait une adhésion, on double le chiffre et on a plus de poids ».

Christine Pelletier, la secrétaire générale du syndicat départemental de la Côte-d'Or a fait du renouvellement générationnel son cheval de bataille, depuis son arrivée en 2017.

La formation : montée en compétence

Un autre axe essentiel du syndicat départemental de la Côte-d'Or, c’est la formation. L’objectif est de former au moins 25% des adhérent·es  à « Bienvenue à la CFDT », une journée de formation consacrée à la compréhension du rôle du syndicat, à ses valeurs et sa structure.

Par ailleurs, trois jeunes de moins de 36 ans font partie du bureau du syndicat : le RD Vincent Etieve, a 29 ans ; Lucile de La Tour d’Auvergne, 34 ans, est secrétaire de la deuxième plus grosse section, les Hospices civils de Beaune. Quant à Pierre Maire, il est secrétaire adjoint de la section du CHU, et référent jeune pour l'URI Bourgogne-Franche-Comté. L'idée du syndicat c'est de faire monter les jeunes en compétence, les trois ayant fait la formation CNFRI.

Pour que les adhérent·es deviennent des militant·es, le SD 21 a créé une Commission « Référents de section », qui accompagne les délégués syndicaux afin de leur délivrer des informations claires pour qu’ils aient moins recours aux intermédiaires. « Concrètement, détaille Myriam, si le salarié a besoin d’une réponse à une question, il voit avec son délégué syndical, qui, s’il n’a pas la réponse, le renvoie vers moi. En fonction de la problématique, j’en parle ou non à mon syndicat. Ce processus, qui a moins d’un an, a le mérite d’être organisé. »

Des journées entre délégués syndicaux et référents de section sont également mises en place pour se faire connaître et être reconnus. Myriam ajoute que cela « permet de prendre contact avec des sections isolées et de les accompagner pour transmettre une méthode, ou encore leur proposer des formations ».

Par ailleurs, élu·es et salarié·es adhérent·es ne sont pas toujours très à l'aise avec l'adhésion. C’est pourquoi, le SD 21 a contractualisé, avec la Fédération, pour organiser localement la formation « Développer la section, proposer l’adhésion », permettant ainsi à plus de 40 militant·es d’acquérir de bonnes pratiques de développement.

Gaëlle Clément assiste aussi aux Réunions bimestrielles en matière de droit privé. « Là, on nous transmet toutes les infos afin d’être à jour sur nos connaissances et les évolutions du secteur, comme les avancées du Ségur, pour reléguer à nos collègues. »

« En matière d'assistance juridique, au moment des élections, on a pu demander de l'aide à nos collègues spécialisés dans le juridique et on a aussi eu recours à un avocat. C'est un appui qui nous permet de monter en compétence. En huit ans, j’ai appris énormément », confesse Gaëlle. 

Lorsqu'elle se retrouve en NAO, la militante reconnaît parfois « connaître mieux les accords que certains chefs de service, parfois même des directeurs. Il s'agit alors de créer du lien, sans être dans le jugement, l'idée étant d'avancer et travailler ensemble ».

Vincent et Gaëlle ont créé une fiche explicative sur les modalités d’adhésion : en début de carrière, adhérer coûte moins de 10 euros par mois, et sur cette somme, la personne bénéficie de 66% de crédit d'impôt. Pour finir, l'adhésion ne coûte que 4 euros par mois. 

« Ces petites choses permettent de mettre en avant nos avancées, conclut Gaëlle Clément. Sans la CFDT, il n'y aurait pas eu le Ségur. C'est parce qu'on l'a porté qu'on l'a. »

Emmanuelle Bodiot

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